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Texte de la chronique:

Pour commencer cette chronique, comme vous le savez peut-être, il y a (ou il y a eu, selon quand vous écouterez cette émission) le fameux sommet de Copenhague avec ses centaines de limousines et au moins autant de jets privés alors c’est devenu depuis peu la mode de parler de Johnny (oups, non) d’écologie.

De plus c’est vraisemblablement la dernière Pofosphère avant Noël, alors le moment semble bien choisi pour parler… d’écologie. C’est mon petit côté Noël… Mamère.

C’est vrai que c’est sympa Noël.

On se gèle les miches toute la sainte journée, avec un soleil ultra glandeur (il est debout moins longtemps que moi, c’est pour dire!) MAIS c’est le moment où les villes et villages se parent de leurs habits des fêtes.

Brillantes telle des rivières de diamants le jour et scintillantes telles des étoiles la nuit grâce à la fée électricité, que nos rues sont belles à Noël …

Et là j’ai envie de faire un jeu de mot facile et usé comme une corde chez France Télécom:

A Noël, ça sent le sapin

Ça sent le sapin oui, mais surtout pour la planète.

Ben oui, c’est quand même un peu absurde de dépenser des GigaWatts pour alimenter des guirlandes électriques à l’exacte même époque où mon pauvre convecteur est à fond et peine à réchauffer ma demeure. En plus ça correspond aussi à l’époque où nous nous éclairons le plus avec nos ampoules à économie d’énergie ou autres sources de lumières artificielles que je ne nommerai pas vu qu’elles seront retirées sous peu du marché.

Alors je vous entend tout de suite réagir:

«Mais Phil, tu racontes n’importe quoi, moi je t’écoute depuis Tahiti, il fait jour longtemps et il fait bon, parce que c’est l’été.»

Alors oui c’est vrai (p’tit con), ça marche pas dans l’hémisphère sud ce que je viens de dire… mais je tiens à rappeler que la plupart des Noëlistes se trouvent dans la moitié Nord de notre petit caillou spatial.

Mais les guirlandes ne sont que le premier clou sur le cercueil planétaire décoré à la bombe de neige artificielle.

En effet, certains hyper & supermarchés font ce qu’ils appellent des «nocturnes» lors desquelles ils ouvrent plus tard que d’accoutumé, il y en a même qui ouvrent le dimanche.

Ça ne parait pas etre énorme comme changement, et en plus c’est vrai que c’est pratique, mais imaginez la différence de consommation d’électricité engendrée par l’ouverture plus longue des centaines de miliers de ces géants d’acier mal isolés, surchauffés et éclairé artificiellement.
Il faut avouer qu’à l’heure actuelle la production d’électricité n’est pas un problème.
Mais imaginez le drame quand on sera au 100% solaire par exemple: ce sera au moment où on consomme le plus qu’il y a le moins de production d’électricité.
«Ce soir les enfants, vous choisissez, c’est chauffage ou guirlande»

Bon, rassurez vous on a encore plein d’uranium et encore plein de pays pour y enterrer nos déchets. Donc faisons comme si l’électricité n’était pas un problème.

Il y a une autre denrée malmenée à Noël, c’est le bois.
Je ne parle pas des hectares de forêts de sapins abattus dont les cadavres décorées de milles et unes guirlandes décoreront joyeusement vos salons.

Non, je parle du bois au sens large.

A ceux qui ne se sentaient pas concernés lorsque je parlais de mon convecteur électrique car vous êtes des fanatiques de la cheminée au feu de bois, des peaux de bêtes et des blondes platines allongées lascivement dessus, préparez vous à trinquer. Attention, prêts? Santé!

Car à Noël, il y a non seulement les heureux propriétaires de ce mode de chauffage si agréable qui vont s’en donner à coeur joie, mais aussi les «bobos» qui ont une cheminée «de décoration» qu’ils n’allument que pour impressionner leurs hôtes durant les réveillons qui vont s’en servir. Ben oui, par définition.
«Chérie, ça y est c’est le réveillon, va donc acheter du foie gras et des buches prédécoupées pour nos invités»

Et si vous pensez que j’ai fait le tour de l’utilisation du bois à Noël, vous êtes loin du compte. Et oui qui dit bois ne dit pas forcément QUE sapin ou feu de cheminée.

Et le papier alors?

Vous avez surement acheté carte de voeux pour votre grand-mère? Et surement aussi une enveloppe? C’est vrai que c’est le meilleur moyen de vous éviter d’aller la voir et devoir passer trois heures avec comme bruit de fond la vieille horloge du vestibule. TIC…..TAC……TIC…..

Cette fois que vous habitez Paris, Toulouse, Bordeaux, la réunion ou Tahiti. Hemisphère Nord ou hémisphère Sud cette fois pas d’échappatoire, vous êtes tous concernés! Rien que cela représente à l’échelle du monde des hectares entiers de forêts ravagées.

Mais encore ce n’est pas l’utilisation la plus massive, ni la plus absurde. Dans le domaine de la stupidité profonde, rien ne peut battre l’ennemi n°1 des arbres à Noël: le papier cadeau.

A mon sens il n’y a pas de concept plus risible et plus futile que le fait de dépenser argent et ressources planétaires que le fait d’entourer nos présents d’un écran visant à maintenir un pseudo-suspens durant les quelques minutes séparant la distribution de l’ouverture des cadeaux.

Hé, les croulants de Copenhague, j’ai une proposition pour vous: et si on imposait aux fabriquants que les emballages cartonnés des produits offerts comme cadeaux de Noël soient opaques? A commencer par les packs de parfums «spécial Noël». Ça serait un début, non?

En parlant des cadeaux et des cartes de voeux… Il faut bien les acheminer jusqu’au magasin où vous irez faire surchauffer votre carte bleue un soir ou un dimanche!
Et les cartes de voeux, il faut bien les faire transiter de la boite aux lettre jaune à celle de votre grand-mère!

Rien que cela crée une surconsommation de pétrole. Mais ce n’est pas le pire.

Vous connaissez la fameuse expression «on se voit à Noël»? C’est le signe que Noël est aussi et surtout le moment, malheureusement des fois annuel, où les familles se retrouvent pour s’échanger les-dits cadeaux emballés donc je parlais il y a peu.
Et comme beaucoup, vous allez prendre la *TADAM* voiture!

A cette surconsommation liée aux transports en tout genre, il faut aussi ajouter celle liée à ceux qui croyaient s’en tirer à bon compte dans cette chronique: ceux qui se chauffent au gaz ou au fioul et qui utilisent basiquement du pétrole.

Pas de blondes platines pour eux, c’est vrai… c’est pour cela peut-être qu’ils se tourneront vers un subsitut: la dinde.
«Faute de blonde, on mange des dindes» l’expression populaire mal connue prend tout son sens ici.

Si on résume, ça fait un sacré génocide multi-espèce! Canards, dindes, huitres, sapins, chocolats… Ils le savent: Ils ne passeront pas l’hiver.
C’est triste, je le sais.

«Il nous reste encore la possibilité de nous chocosuissider» me direz vous.

Alors plutôt que de me rendre responsable de vagues de suicides tel un cadre de chez Renault, je vous propose de m’arreter là sur l’apitoiement et je m’en vais m’occuper des multiples cadeaux à emballer car ça va prendre du temps.

Et oui, comme chaque année, je me suis fait avoir et j’ai oublié de faire une provision, tel l’écureuil sentant l’hiver venir, des petites pochettes bleues de la FNAC qui disparaissent comme chaque hiver au profit de l’apparition de castors juniors ou autres enfants exploités par les association caritatives.
Et comme chaque année je vais devoir emballer moi même à grand renfort de scotch la dizaine de cadeaux à offrir et comme chaque année je vais me scotcher les deux mains à l’intérieur.
C’est evidemment sans compter les dizaines de cartes qu’il va falloir écrire pour aller avec les cadeaux.

Mais je ne pouvais pas vous quitter sans vous parler de pollution sonore avec ces fameux chants de Noël, tellement niais et culcul la praline qu’ils vous tournent dans la tête pendant 6 mois.
«Vive le vent» par exemple… MAIS QUI AIME LE VENT??? Vous vous imaginez chanter «vive la pluie», vous?

vive la pluie, vive la pluie, vive la pluie qui mouille
j’suis trempé jusqu’au slip et je me gèle les couilles…ouiii!
Ben non. Je vous laisse donc avec un petit cadeau, vous allez voir au début c’est chiant et à la fin finalement ça défoule… Joyeux Noël à tous, à toutes ainsi qu’aux autres!